Grande effervescence, mardi 26 Octobre 2010, dans toutes les rédactions, presse écrite, radiophonique ou télévisuelle. Pour toutes, et hors toute réalité volcanologique, une constatation évidente et un amalgame de mauvais aloi : Faisant suite au séisme, magnitude 7.7, du lundi 25 qui avait frappé les îles des Mentawai et généré un tsunami au bilan humain significatif avec 413 morts et des centaines de disparus, « le volcan Merapi, l'un des plus actifs et dès plus dangereux au monde, situé à 26 kilomètres de la ville de Yogyakarta, dans le centre de l'île de Java, est entré en éruption, expulsant, à trois reprises, à plus de 1,5 kilomètres d'altitude, des matériaux incandescents, des nuages de gaz, des cendres et de fumées toxiques, des nuées ardentes et de la lave sous forme de coulées pyroclastiques(1), au lendemain de l'ordre d'évacuation édictée aux 19.000 habitants vivant sur ses flancs. »
Le volcan Young Merapi.
L'activité du Old Merapi s'est achevée, il y a environ 2.000 ans, vers l'an 120 ± 75 ans, avec l'explosion et l'effondrement de l'édifice majeur donnant forme à une caldeira sur le bord de laquelle se situait le volcan de Batulawang, un volcan plus ancien et fort érodé.
C'est au Sud-ouest de cette caldeira, morphologiquement une grande dépression en forme de fer à cheval, qu'entre 120 ± 75 ans et 190 ± 200 ans, le Young Merapi, - ou Nouveau Merapi -, prenait naissance et, la comblant rapidement, asseyait la croissance de son cône aux pentes raides, abruptes et escarpées. En lui-même, le Mérapi est un volcan complexe. Stratovolcan aux colères meurtrières, aux catastrophiquesavalanches gravitaires et aux terribles nuées ardentes, accompagnées de séismes caractéristiques et de déformations importantes au sommet, avec un rythme d'éruption tous les deux à quatre ans, tout un ensemble d'édifices éruptif le complète : cônes du stratovolcan Merapi Batuwalang culminant à 2.551 mètres, du Gunung Bibi, 2.025 mètres,du Gunung Plawangan, 1.275 mètres, et du Gunung Turgo, 1.250 mètres ; cratère fissural du Pasarbubar ; dôme Batang, 2.600 mètres ; et bouches fumerolliennes et thermales Kawah Gendal et Kawah Woro.
L'activité du Volcan Young Merapi.
Depuis le début de son édification, entre 120 ± 75 ans et 190 ± 200 ans, et les temps présents, le Young Merapi a connu 87 éruptions explosives, toutes, exceptées celle de 410 ± 150 ans évent Plalangan, 940 ± 100 ans évent Selo, 1230 ± 200 ans évent Deles, 1380 ± 300 ans et 1480 ± 300 ans évent Sambisari, 2 Septembre 1846 sommet et flanc Sud-Est, 26 Janvier 1906 ± 5 jours sommet et flanc Est, 01 février 1909 Ouest du dôme de lave, et 12 Janvier 1967 brèche supérieure du dôme Batang, de type cratère central, dont 81 attestées scientifiquement, 5 incertaines et une, en 1006, bien que mentionnée au titre de « mahapralaya », - grande catastrophe -, sur la Pierre de Calcutta(3), discréditée et invalidée par les volcanologues.
Ces dernièrs se répartissent ainsi :
- 5 éruptions explosives du cratère sommital : le 19 Mai 2008, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; de Janvier 1971 au 26 Juillet 1971, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; de Septembre 1923 à Novembre 1923, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; Janvier 1918, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; en 1908, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; Janvier 1918, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; le 03 Février 1903, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1 ;
- 2 éruptions explosives du cratère sommital, avec coulées pyroclastiques et extrusion du dôme de lave : le 10 Septembre 1924, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; du 28 Mars 1915 au 15 Mai 1915, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1 ;
- 9 éruptions explosives du cratère sommital, avec coulées pyroclastiques, coulées de lave, extrusion du dôme de lave, lahars : du 20 Janvier 1992 au 19 Octobre 2002, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 11 millions de mètres cubes ; du 29 septembre 1948 à Décembre 1948, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1, volume de lave supérieur à 1 million de mètres cubes ; 30 Mai 1942 à Mai 1945, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 4 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 1,7 million de mètres cubes ; du 13 Décembre 1939 à Septembre1940, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 4millions de mètres cubes ; du 01 Octobre 1933 à Avril 1935, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 2,5 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 3,3 millions de mètres cubes ; en Novembre 1932, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; du 18 Février 1922 au 08 Août 1922, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1, volume de lave supérieur à 1million de mètres cubes ; du 01 Février 1909 à Mai 1913, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1, volume de lave supérieur à 8 millions de mètres cubes ; de Janvier 1905 au 01 Juin 1905, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 3,3 millions de mètres cubes ;
- 6 éruptions explosives du cratère sommital, avec coulées pyroclastiques, coulées de lave, extrusion du dôme de lave, lahars, évacuation des habitants, mort d'hommes et dégâts importants aux propriétés terriennes et aux habitations : du 10 Octobre 1986 à Août 1990, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 6,8 millions de mètres cubes, 60 victimes recensées ; du 11 Avril 1961 au 28 Novembre 1961, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 3, volume de lave supérieur à 11 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 13 millions mètres cubes ; du 3 Mars 1953 à Décembre 1958, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 9,5 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 15 millions de mètres cubes, 54 victimes recensées ; du 25 Novembre 1930 à Septembre 1931, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 3, volume de lave supérieur à 26 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 1,7 millions de mètres cubes, 1.400 victimes recensées ; du 25 Juillet 1920 à Février 1921, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de tephra supérieur à 900 mètres cubes ; de Décembre 1902 au 20 Juin 1904, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 2,5 million de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 3,3 millions de mètres cubes ;
- 1 éruption explosive du cratère sommital, avec coulées pyroclastiques, coulées de lave, extrusion du dôme de lave, lahars, avalanche de matériaux volcaniques, évacuation des habitants, mort d'hommes et dégâts importants aux propriétés terriennes et aux habitations : du 06 Octobre 1972 à Mars 1985, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 3 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 2,1 millions de mètres cubes, 26 victimes recensées ;
- 1 éruption explosive dans le cratère fissural du Batang, avec coulées pyroclastiques, coulées de lave, extrusion du dôme de lave, lahars, évacuation des habitants, mort d'hommes et dégâts importants aux propriétés terriennes et aux habitations : du 12 Janvier 1967 à 1970, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 11 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 13 millions de mètres cubes ;
1 éruption explosive au sommet et sur le flanc oriental, avec coulées pyroclastiques, coulées de lave, extrusion du dôme de lave, lahars, évacuation des habitants, mort d'hommes et dégâts importants aux propriétés terriennes et aux habitations : du 26 Janvier 1906 au 17 Février 1907, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 2 , volume de lave supérieur à 10 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 5 millions de mètres cubes.
En cela le Young Merapi est considéré comme le
volcan le plus actif et le plus meurtrier, au plan historique, d'Indonésie. Aussi est-il l'objet d'un contrôle continu et permanent par le Merapi Volcano Observatory,
- le MVO ou Observatoire Volcanologique du Merapi -.
L'éruption explosive, du Young Merapi, du 26 octobre 2010
est-elle dépendante du séisme ayant frappé les Îles des Mentawaï ?
« Indonésie : Éruption du volcan Merapi après le séisme de Sumatra... Le volcan indonésien Merapi, situé sur l'île de Java, est entré en éruption mardi, quelques heures seulement après un séisme de magnitude 7,7 qui a déclenché un tsunami faisant au moins 413 morts et des centaines de disparus sur la côte de Sumatra... », ainsi s'exprimaient, en termes plus ou moins semblables, dès le 26 Octobre, tous les médias... et colportaient le fait controuvé que l'éruption volcanique était, tout comme pour le tsunami, la résultante du séisme...
Certes le Merapi fait partie intégrante de l'Arc volcanique de la Sunda, un arc s'étendant sur plus de 2.000 kilomètres, - les Îles de Sumatra, de Java, de Bali, Lombok, Sumbawa, Flores -, et, tout comme les Îles des Mentawaï, partie intégrante de l'avant-arc, - une chaîne de reliefs composée de 131 îles, îlots et rochers séparés de l'Île de Sumatra par le détroit de Mentawaï. Les principales îles en sont les Îles Simeulue, Nias, Batu et Mentawaï. Cette chaîne ressurgit plus à l'est pour former les chaînes montagneuses de Sumba et du Timor -, il se situe en surplomb de la convergence de deux plaques tectoniques, la plaque Indo-Australienne subductant sous celle de la Sunda qui porte le plateau continental englobant les Îles de Sumatra et de Java, et le plateau océanique de Nias supportant l'avant-arc. Mais, à la différence du plateau continental de la Sunda possédant toutes les propriétés d'un continent, - lithologie acide, forte épaisseur de la croûte continentale, histoire géologique -, le plateau océanique de Nias, quasi-inexistant à l'ouest de l'île deSumatra, - dans la zone de subduction ou la plaque océanique plonge sous la croûte continentale - , est, de plus, en conflit avec le plateau asiatique sous lequel il s'enfonce à la vitesse de 5,2 centimètres par an. En outre, au différent de l'Île de Java, le plateau océanique de Nias est incluse dans un système orogénique.
Les prémices de l'éruption explosive, du Young Merapi, du 26
octobre 2010.
Dès le 22 septembre 2010, le Center of Volcanology and Geological Hazard Mitigation, - le C.V.G.H.M. -, et le Pusat Vulkanologi & Mitigasi Bencana Geologi, Badan Geologi, - le P.V.M.B.G. -, avertissent que la sismicité, autour et dans l'édifice du Young Merapi, décelée depuis le début du mois de Septembre, tant dans la fréquence des secousses que dans leur magnitude, est en constante progression. Des observateurs postés, certains à Babadan, 7 kilomètres à l'Ouest de l'édifice volcanique, d'autres à Kaliurang, 8 kilomètres au Sud, signalent, le 12 Septembre, avoir entendu le grondement sourd d'une avalanche de matériaux volcaniques dévaler les flancs du volcan. Mais difficile en est d'en déterminer l'origine : celle-ci avait-elle était provoquée par un séisme dont l'hypocentre se serait situé dans la corps du bâti vulcanien ? Ou par une poussée du magma andésitique engorgeant la sortie du cratère ? Des questions auxquelles il est inadéquat, les deux hypothèses pouvant s'avérer plausibles, d'y répondre.
A partir du 19 Septembre jusqu'à la fin du dit mois, et tout le long de celui d'Octobre, la fréquence des tremblements de terre,
en alternance avec des plumes volcaniques qui s'échappent du sommet du cratère, un dégazage permanent et une inflation galopante, atteignant des niveaux de 8,5 centimètres jour, du dôme de lave,
est en continuelle augmentation et les secousses, aux magnitudes variant entre 2.0 et 3.5, se centralisent, en essaims, au niveau basal du volcan. Le 20 septembre, le C.V.G.H.M., élève le niveau
d'alerte volcan, - sur une échelle de 1 à 4 ou, suivant les pays, de 1 à 5 -, au niveau 2.
Aux veilles de l'éruption explosive, du Young
Merapi, du 26 octobre 2010.
D'après le « Djakarta Globe », le vendredi 22 Octobre 2010, 7 séismes profonds, 34 séismes volcaniques superficiels et 321 séismes volcaniques multiphases sont enregistrés, 93 épisodes émissifs de coulées laviques sont constatés et l'inflation du dôme de lave, de 8,5 centimètres, le mercredi 20 Octobre, croît à 16 centimètres. De fait, le C.V.G.H.M. relève le niveau d'alerte volcan de 2 à 3 sur une échelle de 4. Simultanément, les autorités locales prennent les dispositions drastiques qui s'imposent, interdisant toute circulation sur les routes menant au volcan, délimitant une zone d'interdiction de 8 kilomètres de rayon avec, pour centre, le cratère sommital et obligeant les habitants, vivant sur les flancs du Young Merapi, à déserter leurs villages, à se replier au-delà de cette limite, et, surtout, à s'écarter des couloirs de drainage des flux pyroclastiques.
Les 23 et 24 Octobre, les coulées de lave commencent à affluer dans la Vallée de la rivière Gandol, laissant présager la probabilité d'une éruption imminente. En corrélation avec l'éruption explosive de 2006, le Pusat Vulkanologi & Mitigasi Bencana Geologi, Badan Geologi constate que les distensions provoquées par l'inflation galopante du dôme de lave est plus rapide cette fois-ci et l'accumulation de gaz aérosols impliquent une pression plus importante pouvant aboutir à une éruption explosive de type de celle qui s'est produite du 25 Novembre 1930 à Septembre 1931, Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 3, volume de lave supérieur à 26 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 1,7 millions de mètres cubes, 13 villages anéantis et un bilan catastrophique de 1.400 victimes recensées.
Le 25 octobre 2010, sur sollicitation du Center of Volcanology and Geological Hazard Mitigation, - plus de 650 séismes
multiphases le dimanche 24 Octobre et plus de 350, dont un de magnitude supérieure à 5,5 sur l'échelle ouverte de Richter, en moins de 12 heures le lundi, et une colonne de lave s'élevant à
environ 1 kilomètre d'altitude au dessus du cratère sommital -, le gouvernement indonésien élève l'alerte au niveau 4 : éruption imminente. Les villageois, vivant dans un rayon de 10
kilomètres autour du volcan, environ 19.000 personnes, concernées dans un premier temps, sont sommées d'évacuer les régions menacées.
Notes.
(3) La pierre de Calcutta, trouvée à Java Est, en Indonésie, conservée au Musée Indien de Calcutta, porte une inscription et une date correspondant à 1041 après J.-C. L'inscription mentionne une mahapralaya qui serait survenue dans la région de Yogyakarta en l'an 928 de l'ère Saka, c'est-à-dire en 1006 de notre ère. Elle pourrait relater une éruption du Merapi.
(4) Le Plan de Wadati-Benioff est la surface plus ou moins complexe formée par la distribution des hypocentres des séismes associés à une subduction. Il se se définit en décrivant les effets du phénomène de subduction, plutôt que sa cause.
Le plan de Wadati-Benioff montre une disposition remarquable des foyers sismiques. Les séismes superficiels, dont la profondeur du foyer n'excède pas 100 kilomètres, sont les plus fréquents. Ils se localisent essentiellement entre la fosse et la zone volcanique. Les séismes plus profond ont une caractéristique remarquable : la profondeur de leurs foyers augmente lorsque l'on s'éloigne de l'arc magmatique.
L'éruption explosive, du Young Merapi, du 26 octobre 2010.
Contrairement à ce qui a pu être annoncé par les médias, ce n'est pas le mardi 26 Octobre 2010 mais la veille, le lundi 25, que le Young Merapi est rentré en éruption par le truchement de trois épisodes explosifs majeurs, à 07 h 04 Temps Universel, - 14 h 04 Heure locale -, 07 h 24 Temps Universel, - 14 h 24 Heure Locale -, et 08 h 15 Temps Universel, - 15 h 15 Heure locale -, avec épanchements de coulées laviques qui ont atteint les bases des flancs méridionaux et sud-orientaux. Ce même jour, 222 événements sismiques volcaniques superficiels et 454 événements sismiques multiphases déclenchant, pour certains, des avalanches de matériaux et des flux pyroclastiques sont enregistrés par le personnel du Center of Volcanology and Geological Hazard Mitigation.
Chronologie des événements éruptifs du mardi 26 octobre 2010.
Les éruptions, - de type plinien ? ou vulcanien ? -, débutent, le mardi 26 Octobre 2010, à 10 h 02 Temps Universel, - 17 h 02 Heure locale -, et plusieurs suivent à 10 h 18 Temps universel, - 17 h 18 Heure Locale -, 10 h 23 Temps Universel, - 17 h 23 Heure Locale -, 10 h 30 Temps Universel, - 17 h 30 Heure Locale -, d'une durée de 2 à 9 minutes, à 10 h 42 Temps Universel, - 17 h 42 heure Locale -, une crise plus importante d’une amplitude de 33 minutes Puis, un calme relatif s’installe jusqu’à 11 h 00 Temps Universel, - 18 h 00 Heure Locale -, lorsque d’importants grondements se font entendre, des grondements étagés à 11 h 10 Temps Universel, - 18 h 10 Heure locale -, 11 h 15 Temps Universel, - 18 h 15Heure Locale -, 11 h 25 Temps Universel, - 18 h 25 Heure Locale -, se poursuivant jusqu’à 11 h 45 Temps Universel, - 18 h 45 Heure Locale -. Elles se caractérisent par une succession de douze d'explosions de forte ampleur générant des coulées pyroclastiques et des nuées ardentes qui dévalent, à des vitesses voisines de 500 kilomètres/heures et à des températures oscillant entre 600 et 800° C., les versants Ouest-Sud-Ouest et Sud-Est de l'édifice volcanique.
Dans un communiqué du 26 Octobre, le Volcanic Ash Advisory Centres, - le V.A.A.C. -, de Darwin(5) précise, même, la présence de cendres à plus de 18 kilomètres d’altitude, au-dessus de l'édifice volcanique, des cendres dérivant vers le Sud et le Sud-Ouest en direction de l'Océan Indien, démontrant, s'il en doit être, la violence des explosions, d'une part, et, d'autres part, les effondrements qui peuvent se produire dans la partie sommitale du Young Merapi. En effet, dans son communiqué, le V.A.A.C de Darwin, annote ; « Altitude du Merapi : 2.947 mètres. », soit une diminution de son cône, s'en tenir compte de l'inflation qui s'est accumulée sur son dôme de lave depuis le mois de Mars, d'au moins 21 mètres, ce confirmant les prévisions émises dès le 24 Octobre : « Le Young Merapi connaîtra une éruption explosive, de type plinien ou vesuvien, comme en 1930 et ne vomira pas seulement du gaz comme en 2006... »
Les conséquences de l'éruption du Young Merapi, les 25 et 26 Octobre 2010, sur les populations.
D'après la presse locale, tout particulièrement le « Djakarta Globe », même si plusieurs éruptions mineures se sont déjà produites les jours précédents, même si l'ordre d'évacuation a été promulgué par les autorités, environ 15.000 personnes n'auraient pas encore déserté les villages implantés sur les versants du volcan et les abords proches de celui-ci. En effet, si les femmes, les enfants et les personnes âgées ont accepté d’être déplacés vers des lieux plus sûrs, les hommes, eux, ont refusé abandonner leurs maisons pour s'occuper de leurs champs, de leurs cultures et leurs bétails.
Les nuées ardentes, les chutes de cendres et les gaz toxiques ont tué 36 personnes, toutes victimes de brûlures graves, dont une journaliste de Vivanews et Mbah Maridjan, le juru kunci du Merapi, -le gardien spirituel du volcan pour les habitants locaux -, blessant plus ou moins grièvement des milliers d'autres, et anéantissant des villages, tout particulièrement celui de Kinahrejo. Par ailleurs des chutes de cendres ont été recensées à Yogyakarta et à Cilacap, à plus de 120 kilomètres au Sud-Est de l’édifice.
Au 26 Octobre 2010, au soir, nul ne peut douter que l'éruption du Young Merapi, présentant, dans ses premiers jours, des similitudes avec celle qui s'était produite le 25 Novembre 1930 et qui avait perduré jusqu'en Septembre 1931, - Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 3, volume de lave supérieur à 26 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 1,7 millions de mètres cubes, 1.400 victimes recensées -, puisse se résumer en une crise éruptive volcanique de seulement quelques jours, voire une ou deux semaines au plus. Certes, l'usage veut que de petites éruptions ont lieu tous les deux ou trois ans et de plus importantes tous les dix à quinze ans, que la précédente en date, de Mars 2006 au 09 Août 2007, - Indice d'Explosivité Volcanique (VEI) 1, volume de lave supérieur à 4 millions de mètres cubes -, se soit déroulée sur une durée supérieure à un an. Il n'en paraît pas être vrai, de l'adage, pour la présente car l'Indice d'Explosivité Volcanique, de niveau 1 ou 2 pour la journée du 25 Octobre, doit être, pour celle du 26, estimée à, au moins, 3, un fait laissant présager une crise importante, voire cataclysmique ou paroxysmale, se prolongeant sur les mois à venir.
Alors une question se pose : Le Merapi sera-t-il à nouveau, dans un temps plus ou moins bref, son activité étant
cyclique, le siège d'un événement paroxysmal ou colossal comme il en a déjà commis, au moins 4 d'entre eux attestés scientifiquement et répertoriés, dans un passé historiquement récent et
paléolithiquement lointain ?
Bener, le 27 Octobre 2010
© Raymond Matabosch
Notes.
(3) La pierre de Calcutta, trouvée à Java Est, en Indonésie, conservée au Musée Indien de Calcutta, porte une inscription et une date correspondant à 1041 après J.-C. L'inscription mentionne une mahapralaya qui serait survenue dans la région de Yogyakarta en l'an 928 de l'ère Saka, c'est-à-dire en 1006 de notre ère. Elle pourrait relater une éruption du Merapi.
(4) Le Plan de Wadati-Benioff est la surface plus ou moins complexe formée par la distribution des hypocentres des séismes associés à une subduction. Il se se définit en décrivant les effets du phénomène de subduction, plutôt que sa cause.
Le plan de Wadati-Benioff montre une disposition remarquable des foyers sismiques. Les séismes superficiels, dont la profondeur du foyer n'excède pas 100 kilomètres, sont les plus fréquents. Ils se localisent essentiellement entre la fosse et la zone volcanique. Les séismes plus profond ont une caractéristique remarquable : la profondeur de leurs foyers augmente lorsque l'on s'éloigne de l'arc magmatique.
(5) La région couverte par le Centre d'Annonce de Cendres Volcaniques de Darwin, - l'un des neuf V.A.A.C. créés pour aviser l'industrie aéronautique internationale de l'emplacement et du mouvement des nuages de cendres volcaniques -, inclut l'Australie, l'Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et une partie des Philippines. Cette région a vu quelques-unes des éruptions les plus grandes connues à l'histoire.