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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 14:29

 Des troupeaux de bisons, d'élans... désertent Yellowstone.

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Un séisme, de magnitude locale mb 4.8, a secoué les quartiers au Nord-Nord-Est du « Geyser de Norris », dans le Parc National de Yellowstone, en limite des États du Wyoming et du Montana, le 30 Mars 2014, à 12 h 34 Temps Universel, 06 h 34 Heure locale. D'hypocentre superficiel, 5 kilomètres de profondeur pour le Centre Sismologique Euro-Méditerranéen, 5.6 kilomètres de profondeur pour l'University of Utah Seismograph Stations, il est le choc le plus important d'une mini-crise sismique de 7 tremblements de terre, tous de profondeur focale au foyer superficielle, 4 à 7 kilomètres, et de magnitude comprise entre mb 2.5 et 4.8, dans dans un laps de temps restreint, 10 h 36 pour le premier, 15 h 12 pour le septième, de moins de 5 heures.

Il est à noter que ce séisme est le plus puissant qui ait frappé la méga-caldeira, 85 × 45 kilomètres, de Yellowstone au cours des 30 dernières années.

L'University of Utah Seismograph Stations a émis un communiqué de presse signalant « qu'un léger tremblement de terre a eu lieu à 06 h 34 le 30 Mars 2014. L'épicentre du séisme, de magnitude 4.8, se situe à 6,4 kilomètres au Nord-Nord-Est de Norris Geyser Basin dans le Parc National de Yellowstone, État du Wyoming. Ce tremblement de terre s'intègre dans une série d'aléas sismiques qui a débutée, dans ce domaine, le jeudi 27 Mars 2014, à 08 h 15. Cette crise sismique recense au moins 25 tremblements de terre, en plus du choc principal qui a été ressenti dans le Parc National de Yellowstone et dans les villes frontalières de Yellowstone, État du Wyoming, et de Gardiner, État du Montana, dans un rayon d'environ 35 à 40 kilomètres autour de l'épicentre. »

L'University of Utah Seismograph Stations précise, en outre, que cet « événement, le plus fort tremblement de terre qui se soit produit à Yellowstone depuis le 22 Février 1980, se localise quasi au centre d'une région connaissant une inflation verticale de masse suivie depuis environ 7 mois. Une précédente période inflationniste, dans ce domaine, également accompagnée par une sismicité élevée, s'est déroulée entre 1996 et 2003... », spécifie qu'une « équipe de l'USGS s'est déplacée à Yellowstone pour y déterminer les modifications de surface que le séisme pourrait avoir causées, et les effets possibles qui pourraient affecter le système hydrothermal du Norris Geyser Basin... » et conclu que « basé sur le style et l'emplacement du séisme, l'Observatoire du volcan de Yellowstone ne détecte aucune indication d'activité géologique autre qu'une sismicité continue... », en d'autres termes, un tremor...

Le « supervolcan » du Yellowstone est une caldeira, vestige d’une très ancienne activité volcanique qui couvre la période de 2 millions à 600.000 ans Avant le Présent, et au cours de laquelle des éruptions volcaniques ont modelé le paysage. Trois cycles d'activité peuvent être déterminées : la première, « Tuf de Huckleberry Ridge », vers 2,1 millions d'années AP, 2.450 kilomètres cubes de matériaux volcaniques émis et formation d'une caldeira de 75/95 × 40/60 kilomètres ; la seconde « Tuf de Mesa Falls », 1,3 million d'années AP, 280 kilomètres cubes de matériaux volcaniques émis et caldeira de 16 kilomètres de diamètre ; et la troisième « Tuf de Lava Creek », vers 640.000 ans AP, 1.000 kilomètres cubes de matériaux volcaniques émis, et caldeira de 85 × 45 kilomètres.

Dans le parc national de Yellowstone, adossé aux Montagnes Rocheuses, dans l'État du Wyoming, aux États-Unis, se niche le Grand Prismatic Spring, un volcan de « point chaud », - hospot -, d'une superficie de près de 9.000 kilomètres carrés jalonnée de geysers. Il est doté d'une chambre magmatique colossale relativement superficielle, d'environ 90/110 kilomètres de diamètre et de 40 kilomètres de hauteur. Certes, ce monstre paraît en sommeil, mais il est surveillé, sans discontinuité, par les géologues car, si une activité reprenait, elle pourrait être similaire à celle qu'a connu le Mont Toba, vers 73.000 ± 4.000 ans AP, une éruption d'Indice d'Explosivité Volcanique estimée VEI 8 qui correspond à une éruption d'une force trois mille fois supérieure à celle de l'éruption du Mont Saint Helens, aux États-Unis, en 1980, d'Indice d'Explosivité Volcanique estimée VEI 5.

Suivant certains observateurs, depuis plusieurs semaines, les troupeaux de bisons, d'élans,... et une grande partie de la faune désertent le Parc National de Yellowstone. Certains spécialistes précisent « Je peux vous dire que j’ai vu les bisons courir sur les routes.[...] Je ne sais pas si c’est à cause d’une activité géologique dans le Yellowstone mais ce que je peux vous dire, c’est que quelle qu’en soit la raison, cette fuite est une alerte. » D'autres experts racontent que plus d’un « quart du troupeau d’élans du parc manque à l’appel lors de l’inventaire de la faune réalisé au cours de l'hiver 2013/2014. » Enfin, les biologistes ignorent « s’il y a déclin du troupeau ou si d’autres facteurs ont joué d'autant que les rejets d’hélium sont plus de 1.000 fois supérieurs à la normale, et que ceux du radon sont bien largement au-delà des normes les plus pessimistes et dépassent, dans certaines zones, les 4.000 Becquerels... », s'interrogent sur le fait que « des hordes de bisons courent sur les routes sans être pourchassés » et stipulent, sans pouvoir en justifier leurs hypothèses, que « seul le supervolcan pourrait expliquer tous ces phénomènes. »

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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 16:02

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Le 10 Mars 2014 à 05 h 18 Temps Universel, 22 h 18 Heure locale, un séisme de Magnitude du Moment, - Mw -, 6.9 pour le Centre Séismologique Euro-Méditerranéen, - CSEM -, pour le Geofon GeoForschungsZentrum Potsdam, - GFZ -, et 7.0 révisée 6.9 pour l'United States Geological Survey, - USGS -, et d'intensité IX au foyer sur l'échelle de Mercally pour le RSOE-USGS et VI/VII sur l'échelle de Medvedev-Sponheuer-Karnik, - aussi appelée échelle MSK -, à frappé au large des côtes Ouest du Nord de la Californie.

Son épicentre, latitude 40.821° Nord et longitude 125.128° Ouest, se localise, en milieu océanique, sur la plaque tectonique Gorda, en bordure de la fosse de subduction des Cascades, à 77 kilomètres à l'Ouest-Nord-Ouest de Ferndale, à 81 kilomètres à l'Ouest d'Eureka, à 85 kilomètres à l'Ouest-Nord-Ouest de Fortuna et à 87 kilomètres à l'Ouest de McKinleyville. Son hypocentre a été déterminé à une profondeur de 7 kilomètres pour l'USGS, de 10 kilomètres, révisé à 7 kilomètres, pour le CSEM et de 10 kilomètres pour le GFZ.

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Le choc principal de 05 h 18 a été précédé par un microséisme, de Magnitude Locale, - ML -, 3.3, à 05 h 04, latitude 40.84° Nord et longitude 125.19° Ouest, et de de profondeur focale au foyer de 5 kilomètres, et suivit par 18 microséismes de magnitude comprise entre 2.8 et 4.8 et d'hypocentre fluctuant entre 2 et 27 kilomètres de profondeur excepté un, 05 h 43, magnitude 3.4, de profondeur intermédiaire, hypocentre 160 kilomètres, sur la plaque Gorda mais au cirvonvoisinage de la faille Mendocino et proche du tripoint de Mendocino, - fosse de subduction des Cascades, faille de Mendocino et faille de Sant Andréas -.

La plaque tectonique Gorda.

La plaque Gorda, un des vestiges septentrionaux de l'antique plaque Fearallon, composée que de lithosphère océanique, est le fragment le plus méridional de l'ensemble du système de la plaque Juan de Fuca, - Gorda, Juan de Fuca et Explorer -, dont elle s'en en séparée entre 18 et 5 millions d'années, une plaque tampon, - zone non rigide d'hébergement -, qui absorbe les déformations des plus grandes plaques environnantes, - Pacifique, Nord-Amérique et Juan de Fuca -, et qui leur permet d'interagir d'une façon plus rigide. Située à hauteur des États l'Oregon et de Californie, elle ne couvre qu'une infime partie de l'Est de l'Océan Pacifique.

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Contrairement à la plupart des plaques tectoniques, elle subit une déformation importante à l'intérieur de ses frontières qui se circonscrivent, à l'Est, à la fosse de subduction des Cascades, - limite avec la plaque Nord Amérique -, au Sud, à la faille transformante Zone de fracture Mendocino, et, à l'Ouest, à la dorsale Gorda aussi dénommée, en son segment Sud, Escanaba, de 150 kilomètres de long et de 3,300 mètres de profondeur, - limites avec la plaque Pacifique -, et, au Nord, à la faille transformante Zone de fracture Blanco, - limite avec la plaque Juan de Fuca -, et la sous-plaque Gorda Nord est reliée au volcan Shasta, la sous-plaque Gorda Sud, au Lassen dont la dernière éruption référencée s'est produite en 1914-1917. Son déplacement s'effectue, à une vitesse relative de 1,8/2,6 centimètres par an, en direction du Nord-Est.

De nombreux systèmes de failles zèbrent le sous-sol de son bassin et provoquent de fréquents tremblements de terre intraplaque, et le plus violent de ces séismes, de magnitude 7.2, s'est produit le 11 Août 1980, au large de la côte Ouest du Comté de Humboldt, a blessé six personnes et causé des dégâts matériels estimés à 2 millions dollars : la majorités des dommages, générés par le choc, ont concerné deux tronçons d'un pont sur la US Highway 101 qui se sont effondrés sur les voies de chemin de fer, deux maisons, à Fields Landing, qui ont été déplacées de leurs fondations, et des conduites de gaz, d'eau et d'égouts qui ont été brisées ; le séisme et la plupart de ses répliques ont eu pour hypocentre, une grande faille décrochante senestre liée au système de faille attenants à la zone de fracture de Mendocino ; le séisme a été ressenti fans l'Oregon, l'Ouest du Nevada, et le Nord de la Californie...

 

© 10 Mars 2014 Raymond Matabosch

 

A suivre...

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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 11:20

Au cours de la journée du 09 Juillet 2013, le système de monitirind du volcan Popocatepetl a enregistré une diminution de l'amplitude du tremor haute fréquence sans pour autant diminuer l'émission de vapeur d'eau, majoritaire dans le panache, de gaz et de cendres.

 

En outre 8 exalaisons, de magnitude modérée à basse ont provoqué des émissions plus denses de vapeur d'eau, de gaz et de cendres, des panaches s'élevant, à partir de 11 h 20, à 1.3 kilomètres de hauteur au-dessus de la zone cratérale, puis, atteignant plus de 2 kilomètres à compter 16 h 20. Poussées par les vents, les cendres sont tombées, depuis le flanc Sud-Ouest, sur plusieurs kilomètres...

 

Depuis les 00 h 00, le 10 Juillet, les explosions se succèdent dans le conduit magmatique du Popocatepetl éjectant des produits incandescents à plus de 1.5 kilomètre d'altitude au-dessus du cratère, des priduits retombant dans le chaudron et tout autour sur plusieurs centaines de mètres...

 

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10 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 16:57

Depuis plusieurs heures, outre que le précessus éruptif soit galopant avec des explosions de plus en plus violentes et la production continue d'un panache dense de vapeur d'eau, de gaz et de cendres

 

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que des cendres retombent tout autour de l'édifice volcanique sur les communautés y implantées, des chutes de cendres de même signalées sur Puebla et Mexico City

 

des fissures et des fumerolles apparaissent dans un rayon de 300/500 mètres autour du cratère...

 

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Et sur El Fraile, prédécesseur du Popocatepetl

 

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Serait-ce un signe d'un éventuel effondrement gravitionnel ?

 

09 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 21:51

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Avec un panache atteignant une altitude égale ou supérieure à 3 kilomètres au-dessus de la zone cratérale, majoritairement composé de vapeur d'eau... et de gaz et de cendres et ponctué par des explosions de plus en plus violentes... 

 

Et toujours une interrogation avec El Fraile :

 

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08 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 12:55

Le 16 Juin, je précisais, en conclusion de l'article : Popocarepelt et séisme de magnitude 5.8 : Explosion du dôme de lave ? Eruption phréatomagmatique ? ou phréatique ? à craindre...

 

"Si tel est, les premiers effets pourraient être visibles au cours des prochains jours, voire des prochaines heures..."

 

Ce 4 Juillet 2013, le Popocatepelt est entré en éruption...

 

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04 Juillet 2013 © Raymond Matabosch

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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 10:54

Eruptions à faible profondeur, les éruptions phréatomagmatiques surviennent lors de la rencontre entre le magma ascendant et un milieu hydraté. Une succession d’explosions très violentes découpe des cratères circulaires à l’emporte-pièce appelés maars, du nom qui a été donné à ces morphologies en Allemagne. Les projections s’accumulent à la périphérie du cratère, en général sous forme d’un croissant ou anneau pyroclastique.

 

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Il arrive qu’une élévation locale de température, par exemple parce qu’un réservoir magmatique est proche, provoque la vaporisation d’eau contenue dans le sous-sol. Si la pression excède la résistance des roches, des explosions violentes se produisent, sans intervention directe du magma. Ces éruptions gazeuses sont dites «phréatiques ». Un cratère semblable au maar est créé. La caractéristique des produits formés est l’absence de matériaux volcaniques frais : les brèches sont constituées exclusivement de roches anciennes pulvérisées par les explosions.

Alors se pose la question : phréatomagmatique ou phréatique ?

 

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Cela est si vrai, même si le CENAPRED dans son rapport quotidien, en date du 13 Juin 2013, signale, simplement : « Au cours des dernières 24 heures, le système de monitoring du volcan a enregistré 24 exhalaisons de basse intensité accompagnées par une émission de vapeur d'eau, de gaz et, occasionnellement, de petites quantités de cendre. En outre des segments de tremor harmonique et spasmodique de haute fréquence, ont accumulé un total temps de 45 minutes. » Malgré une nébulosité importante, il est à constater qu'un dense panache continu de vapeur d'eau quasi exclusivement composé, avec, lors de chaque explosion, un panache de cendre, s'élève de plus en plus haut au-dessus du cratère du Popocatepelt et atteint des altitude égales et supérieures à 4/5 kilomètres...

Dans celui émis, par le CENAPRED, le 14 Juin : « Au cours des dernières 24 heures, le système de monitoring du volcan a enregistré 44 exhalaisons de basse intensité accompagnées par une émission de vapeur d'eau, de gaz et, occasionnellement, de petites quantités de cendre. Les plus importantes, concomitantes à des explosions, sont survenues le 13 Juin à 15 h 36 et à 18 h 36, et le 14 Juin à 05 h 41 et 10 h 34, produisant de dense et épais panaches de cendres qui ont atteint des altitudes de 2 à 4 kilomètres au-dessus du cratère sommital et qui ont dérivé, poussés par les vents dominants, vers le Sud-Est, l'Est et le Nord-Est. Des chutes de cendres ont été constatées dans les villages circonvoisins des flancs Est et Nord-Est du volcan En outre des segments de tremor harmonique et spasmodique de haute fréquence, ont accumulé un total temps de 1 h 25 minutes. Enfin, le 14 Juin, un séisme tectonico-volcanique, de magnitude 2.1, a été enregistré à 03 h 06. » tout comme pour les jours précédents, malgré une nébulosité importante, un épais panache de vapeur d'eau quasi exclusivement composé, forme une colonne dense impactant toute la circonférence du cratère qui tranche dans le couvert nuageux, qui s'élève de plus en plus haut au-dessus du Popocatepelt et qui atteint des altitude égales et supérieures à 4/5 kilomètres...

 

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Le rapport quotidien, publié par le CENAPRED, le 15 Juin 2013, est un peu plus alarmiste. En effet « Au cours des dernières 24 heures, le système de monitoring du volcan a enregistré 38 exhalaisons de basse intensité accompagnées par une émission de vapeur d'eau, de gaz et, occasionnellement, de petites quantités de cendre, trois explosions, le 14 Juin, l'une à 17 h 16 générant une colonne de cendres s'élevant à 1,5 kilomètres de hauteur au-dessus du cratère, la seconde à 17 h 27 produisant une colonne de cendres atteignant 3 kilomètres d'altitude et la troisième, le 15 Juin, à 07 h 16, éjectant un dense et épais panaches de cendres culminant à 4 kilomètres au-dessus du cratère sommital, des colonnes de cendres qui ont dérivé, poussées par les vents dominants, vers l'Est-Sud-Est. En outre des segments de tremor harmonique sur une durée cumulée de 3 heures, et spasmodique, de haute fréquence, cumulant un total temps de 2 heures. Enfin, le 14 Juin, un séisme tectonico-volcanique, de magnitude 2.3 et d'hypocentre 3 kilomètres, à l'aplomb du cratère sommital, dans la cheminée de l'édifice volcanique, a été enregistré à 13 h 55. » Il est à noter, non rapporté sur le bulletin émis par le CENAPRED, que, suivant informations officieuses de certaines autorités locales, « des chutes de cendres ont été constatées dans les villages circonvoisins des flancs Est et Sud-Est du volcan... »

Allons-nous vers une éruption phréatomagmatique ou une éruption phréatique si un tel processus se pérennise ? C'est une hypothèse qui peut être évoquée car il est à craindre, la hauteur et la présence constante d'une colonne, dense et épaisse, de vapeur d'eau pourrait indiquer que le magma, ou la lave, remontant dans la cheminée de l'édifice volcanique est rentré en contact avec un milieu hydraté... ou que la chaleur du magma remontant provoque la vaporisation de l'eau contenue dans le sol. Dans les deux hypothèses, la pression augmente dans la cheminée et elle augmente d'autant plus que la composition de la lave, à viscosité élevée, empêche tout écoulement lavique sur les flancs d'un volcan Popocatelpelt, obstruant ainsi le point de sortie, générant un dôme et pouvant se traduire par des séismes volcano-tectoniques in situ dans le conduit éruptif de l'édifice volcanique. Une troisième hypothèse, avec la présence d'un dôme de lave occupant plus de la moitié de la surface basale du cratère sommital, la surpression qui se produit dans la conduit éruptif, pouvant faire exploser le dit dôme et causer des dommages collatéraux à l'édifice volcanique, voire un effondrement partiel de l'un de flancs du bâti ou pire, est tout autant envisageable.

 

Séisme de magnitude 5.8, État de Morelos, et ses probables conséquences sur le processus éruptif.

 

Le 16 Juin 2013 à 05 h 19 Temps Universel, 00 h 19 Heure locale, un séisme de profondeur intermédiaire, de Magnitude du Moment, – Mw –, 5.8, - puis réajusté magnitude mb 6.1 -, pour le Centre Séismologique Euro-Méditerranéen, - CSEM -, pour l’United States Geological Survey, - USGS -, pour GEOFON Centre Podsdam, - GFZ – et pour le Servicio Sismologico National Mexicain, -SSN -, et d’intensité VII au foyer sur l’échelle de Medvedev-Sponheuer-Karnik, -aussi appelée échelle MSK -, à frappé à la frontière des États de Morelos et de Guerrero, Mexique.

Son épicentre, latitude 18.49° Nord et longitude 98.96° Ouest, pour le CSEM, et latitude 18.328° Nord et longitude 99.051° Ouest, pour l'USGS, se localise à 16 kilomètres au Sud-Ouest de Tepalcingo, à 22 kilomètres à l'Est de Jolalpan,à 31 kilomètres au Sud-Est de Huitzuco de los Figueroa, à 34 kilomètres au Sud-Sud-Est de Jojutla de Juarez, à 35 kilomètresau Sud-Sud-Est de Tlaquiltenango, à 45 kilomètres au Sud-Sud-Ouest du Popocatepelt et à 122 kilomètres au Sud de Mexico City, capitale du Mexique.

 

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Son hypocentre a été déterminé à une profondeur de 53,8 kilomètres +/-5,0 kilomètres de profondeur pour l’USGS, 46,8 kilomètres de profondeur pour le SSN, 62 kilomètres de profondeur pour le GZF et 80 kilomètres pour le CSEM.

Ce séisme a été ressenti, plus ou moins intensément, dans les États de Guerrero, Intensité V/VI/et VII proche du foyer, et de Morelos, Intensité VI/ et VII près de l'hypocentre, dans les localités circonvoisines au Popocatepelt, Intensité VI,... et jusqu'à Mexico City, intensité MSK V/VI.

 

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Le mécanisme au foyer laisse à penser qu'il s'est produit sur une faille normale en relation avec la subduction de la plaque Coco sous le Mexique. Ayant ébranlé les assises du bâti volcanique du Popocarepelt, cet aléa sismique aura-t-il des incidences, en agissant sur le magma contenu dans la chambre magmatique, en accélérant la montée de la lave dans le conduit éruptif du volcan sur le processus éruptif et en inter-agissant sur le dôme de lave qui obstrue la sortie des produits magmatiques et qui emplit, grossissant rapidement, sur près des 3/4 de sa superficie, le cratère sommital ?

Si tel est, les premiers effets pourraient être visibles au cours des prochains jours, voire des prochaines heures...

 

16 Juin 2013 © Raymond Matabosch

 

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 19:52

Depuis le 7 Juin, et le déclassement Alerte volcan du niveau jaune phase 3 en niveau jaune phase 2, le nombre de séismes tectonico-volcanique est en augmentation, l'activité émissive, continue, de panache de vapeur d'eau, de gaz et de cendres est en recrudescence tant en densité qu'en altitude atteinte. Bien plus, la présence de panaches denses composés majoritairement de vapeur d'eau et, minoritairement et accessoirement, de gaz et de cendres, englobant toute l'amplitude de la bouche cratérale, paraît, de plus en plus, supplanter l'activité habituelle du Popocatepelt.


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Certes, du 9 juin 2013 11 h 00 au 12 Juin 11 h 00, ce sont plus de 110 exhalaisons de basse intensité et 12 d'intensité moyenne à forte, accompagnées de panaches de vapeur d'eau, de gaz et, par intermittence, de cendres, qui ont été enregistrées, mais les conditions atmosphériques et la nébulosité en interdit quelque peu le suivi. Pourtant, quand la visibilité le permet, il est aisé de constater que la colonne éruptive est dense, et que le panache, majoritairement composé soit de vapeur d'eau, soit de cendres, s'élève toujours au-delà des 2,5/3 kilomètres au-dessus de la zone cratétale et que les vents dominants le dévie et le disperse soit, le 10 et 12 Juin, vers le Sud-est, l'Est et le Nord-est, sur des distances pouvant souvent atteindre 10 kilomètres et plus, soit, le 11 Juin, vers le Nord. Des retombées de cendres, quasi continues, sont signalées, dans de nombreuses agglomérations situées au Nord, à l'Est et au Sud-Est du Popocatepelt.


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Additionnellement, les microséismes tectonico-volcaniques, de magnitude égale ou inférieure à 0.8/0.9 et de séismes de magnitude égale ou supérieure à 1.0 et de magnitude égale ou inférieure à 2,5, se multtiplent : 1 séisme de magnitude 1,8, le 10 Juin ; 7, sous forme de train sismique entre 17 h 06 et 20 h 54, de magnitude égale ou inférieure à 2.5, le 11 Juin ; et 1 de magnitude 1.7 le 12 Juin.

 

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Parallèlement, signifiant des épisodes éruptifs avec émission de lave basaltico-ryholitique à forte teneur en silice et à viscosité élevée en empêchant son écoulement soit sous forme de lac de lave soit sur les flancs du volcan, en obstruant ainsi le point de sortie, alimentent le dôme de lave toujours grossissant, des périodes de tremor spasmodique, haute fréquence, et harmonique, basse fréquence, sont, de même enregistrées. L'addition des segments de tremor, pour le 10 Juin, atteint 24 minutes, le 10 Juin ; 32 minutes, le 11 juin ; et 17 minutes, le 12 Juin.

 

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Malgré cela, les autorités maintiennent l'alerte volcan au niveau jaune, phase 2 : zone de sécurité de 12 kilomètres de rayon autour du cratère avec interdiction d'y résider, - à préciser que ne pas y pénétrer n'est pas spécifié- ; contrôle du transit routier entre Santiago Xalitzintla et San Pedro Nexapa, vía Paso de Cortés ; procédures préventives de protection civile en accord avec les plans opérationnels ; population attentive aux informations officielles diffusées : et le monitoring de surveillance du Popocatépetl réalisée, de manière continue, 24 heures sur 24, étant précisé que tout changement dans l'activité sera reporté en toute opportunité.

 

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Outre que les dômes de lave, à croissance rapide, comme c'est le cas pour le Popocatepelt, présentent des risques extrêmes car ils peuvent devenir vite instables, s'effondrer et produire des coulées pyroclastiques, ou nuées ardentes, importantes et mortelles, la présence de plus en plus constante de panaches constitués presque exclusivement de vapeur d'eau sont tout autant inquiétants. Étant produits de manière quasi continue, cela laisse à penser que des infiltrations d'eau, plus ou moins importantes, arrivent au contact de la lave et sont rendues en vapeur éjectée en panaches denses et conséquents puisqu'ils atteignent des hauteurs égales et supérieures à 2,5/3 kilomètres au-dessus de la zone cratérale.

 

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De fait, si la menace de l'explosion du dôme de lave est à prendre en compte, n'y aurait-il pas, aussi, à craindre, dans un avenir plus ou moins immédiat, avec la possible présence d'infiltrations d'eau, ou d'arrivée d'eau dans la colonne éruptive, une éruption phréato-magmatique ? Et comme le contact de l'eau et de la lave engendre un choc thermique provoquant la vaporisation de l'eau, une telle configuration, - si le milieu hydraté se confirme par la constance des panaches de vapeur d'eau -, peut augmenter la pression interne du volcan et, lors, produire des explosions d'indice d'explosivité volcanique supérieur à celui des éruptions s'opérant dans des conditions non hydratées. Le panache volcanique formé par ce type d'éruption est composé d'une bonne part de vapeur d'eau, de lave fragmentée, de matériaux, plus ou moins compacts, arrachés au volcan, et des nuées ardentes...  

 

 

12 Juin 2013 © Raymond Matabosch

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 13:18

Alors qu'en date du 1er Juin, le Centre National de Prévention des Désastres mexicain, le CENAPRED, précise qu'au cours des dernières 24 heures, le système de surveillance du volcan Popocatépetl a enregistré 45 exhalaisons d'intensité basse et modérée, accompagnées, principalement d’émissions de vapeur d'eau, de gaz et, occasionnellement, de cendres que les vents ont déporté en direction du Sud-Est ; que des segments de tremors spasmodique, haute fréquence, et harmonique, basse fréquence, qui ont duré environ 2 heures ; malgré les mauvaises conditions de visibilité à cause de nébulosité, une incandescence était visible au niveau du cratère ;

qu'en date du 1erJuin, le CENAPRED rappelle que lors d'un vol de reconnaissance, afin de déterminer l'état du cratère sommital le 28 Mai, il peut être corroboré la présence d'un dôme presque entièrement recouvert par des fragments de produits d'explosions qui se sont produites au cours des dernières semaines, un dôme qui présente un cratère interne créé par l'explosion du 15 Mai ;

qu'en date du 2 Juin, au cours des dernières 24 heures, le système de surveillance du volcan a enregistré 32 exhalaisons de basse intensité et un séisme volcanico-tectonique de magnitude 2.2

 

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qu'en date du 3 Juin, au cours des dernières 24 heures, le système de surveillance du volcan a enregistré 59 exhalaisons de basse intensité, accompagnées d'émission continue de vapeur d'eau et de gaz avec, ou non, des cendres, 3 séismes volcanico-tectoniques, à 01 h 41 de magnitude 1.9, à 03 h 56 de magnitude et à 06 h 35 de magnitude 2.1, et des segments de tremors spasmodique, haute fréquence, et harmonique, basse fréquence, qui ont duré un total d'environ 25 minutes ; une incandescence, légère à modérée, au-dessus du cratère, est à noter et, depuis les premières heures de la journée, un panache continu, de vapeur d'eau et de gaz, occasionnellement de couleur bleûtée, de faible altitude, dérivant en direction du Sud-Est, est observé ; de 10 h 00 à 18 h 00, ce sont 20 exhalaisons, majoritairement de basse intensité, accompagnées par l’émission continue de vapeur de d'eau, de gaz et, accessoirement, de cendres, l'exhalaison la plus importante se produisant à 15 h 11 produisant une colonne éruptive, avec présence de cendres, s'élevant a 1 kilomètre d'altitude, qui sont enregistrées ;

qu'en date du 4 Juin, au cours des dernières 24 heures, le système de surveillance du volcan a enregistré 60 exhalaisons d'intensité basse à modérée, accompagnées d'émission continue de vapeur d'eau et de gaz avec, ou non, des petites quantités cendres, les plus importantes se produisant, outre celle de 15 h 11, à 18 h 12, à 9 h 21, avec une colonne éruptive de 1 kilomètre de hauteur, se déportant vers le Sud-Est ; et un séisme volcanico-tectonique, à 09 h 22, de magnitude 2.2 ;

qu'en date du 5 Juin, au cours des dernières 24 heures, le système de surveillance du volcan a enregistré 93 exhalaisons d'intensité basse à modérée, accompagnées d'émission continue de vapeur d'eau et de gaz avec, ou non, des petites quantités cendres, les plus importantes se produisant à 07 h 41, avec une colonne éruptive de 1,5 kilomètre de hauteur, dérivant vers le Sud-Est ; et à 20 h 11, le 04 Juin, un séisme volcanico-tectonique de magnitude 2.0, et, un second, à 00 h 33, de magnitude 2.5 ;

qu'en date du 6 Juin, au cours des dernières 24 heures, le système de surveillance du volcan a enregistré 78 exhalaisons d'intensité basse à modérée, accompagnées d'émission continue de vapeur d'eau et de gaz avec, ou non, des petites quantités cendres, la plus importantes se produisant à 08h 29, avec une colonne éruptive de 0,6 kilomètre de hauteur, dérivant vers le Sud-Est ;

qu'en date du 7 Juin, au cours des dernières 24 heures, le système de surveillance du volcan a enregistré 62 exhalaisons d'intensité basse à modérée, accompagnées d'émission continue de vapeur d'eau et de gaz avec, ou non, des petites quantités cendres, les plus importantes produisant à une colonne éruptive de 0,4 à 0,5 kilomètre de hauteur, dérivant vers le Sud-Est ; et, le 06 Juin, quatre séismes volcanico-tectoniques à 10 h 15 de magnitude 2.5, à 12 h 51 de magnitude 2.7, à 13 h 03 de magnitude 2.4 et à 21 h 15 de magnitude 2.1. L'activité vulcanienne étant élevée et des séismes volcanico-tectoniques, des segments de tremors spasmodique, haute fréquence, et harmonique, basse fréquence étant quasi journellement enregistrés, l'incandescence étant permanente au-dessus du cratère sommital et le dôme de lave étant toujours croissant, le risque volcan est maintenu au niveau jaune phase 3.

 

Contre toute attente, le gouvernement mexicain édicte le retour au niveau Jaune phase 2.

 

Le 07 Juin, contre toute attente, l'activité volcanique du Popocatepelt étant toujours croissante avec présence de tremors spasmodiques et harmoniques, d'explosions volcaniques, d'émissions et de chutes de cendres, d'éjections de tephras incandescents et d'un dôme de lave recouvrant plus de la moitié de la surface basale du cratère sommital, « Le Coordonnateur National de la Protection Civile du Ministère de l'Intérieur, Luis Felipe Puente Espinosa, informe que, suite aux analyses effectuées par le Centro Nacional de Prevención de Desastres, le CENAPRED, le Groupe Inter institutionnel Plan Popo, a décidé, après accord collégial, d'abaisser de niveau jaune Phase III à jaune Phase II, l'alerte autour du volcan Popocatepetl. », - México, D.F., 07/06/2013,Boletín 128/13, Secretaría de Gobernación -.

 

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En toute chose, cette décision n'a pas été appréciée par le gouvernement de l’État de Morelos qui, par l'intervention de son Secretario de Gobierno, Jorge Messeguer Guillén, annonce, « écartant, par sa détermination, toute forme de simulacre, le maintient du niveau d'alerte jaune Phase 3 pour l’État de Morelos » et précise que « Le Groupe Fuerza de Tarea Popocatépetl poursuivra son travail de prévention et de conseil dans les communautés proches du volcan ; affinera la coordination entre les groupes Protection civile : Observation, analyse et alerte, évacuation, Sécurité et ordre public, Refuges temporaires, Sauvetage et soins médicaux, Soutien logistique, Écologie et environnement, Reconstruction et travaux publics ; et recensera, dans les villages circonvoisins du Popocatepelt, le nombre de personnes vivant dans chaque maison, celles d'entre elles qui ont leur propres moyens de locomotion en cas d'évacuation et celles qui présentent des formes de handicap », - Boletines informativos, 07 Junio 2013, Sala de Prensa Secretario de Gobierno Estado de Morelos-.

 

Depuis le début du mois de Mai, le système de surveillance du volcan Popocatepelt enregistre de nombreuses périodes de tremors, spasmodique de haute fréquence et harmonique de basse fréquence, ou séismes de longue période, et une recrudescence de tremblements de terre tectonico-volcaniques engendrés par les changements de stress dans la roche solide en raison de l'injection ou du retrait, de magma et les aléas sismiques, liés à l'activité volcanique, peuvent produire des fissures ou une déformation du sol, et générer des dommages aux structures vulcaniennes en formation ou nouvellement créées, et des glissements de terrain. Si les séismes volcano-tectoniques pouvant survenir à tout moment, n'indiquent pas que le volcan est en éruption, les tremors sont produits par l'injection de magma dans la roche environnante. Ces tremblements de terre de longue durée sont le résultat des variations de pression pendant le transport irrégulier du magma. Lorsque l'injection de magma est soutenue, il se produit, soit par durée segmentée soit par période temps continue, sur plusieurs heures ou plusieurs jours, un tremblement volcanique. Ce type d'activité indique que le volcan est sur le point de rentrer en éruption, met en garde contre une éruption imminente, et incite les autorités à prévoir l'éventuelle évacuation des zones potentiellement à risques ou a établir des périmètres de sécurité.

 

Pour le Popocatepelt, ces périodes de tremblements de plus ou moins longue durée sont en corrélation avec la formation et la croissance, relativement rapide, dans le cratère sommital, d'un dôme de lave, - au 13 Mai de 350 mètres de diamètre et de 50 mètres d'épaisseur-, de texture visqueuse à forte concentration de silice. Cet épisode magmatique éruptif est ponctué de nombreuses explosions qui gênèrent, outre des panaches de vapeur d'eau, de gaz et de cendres, suivant leur intensité, des colonnes de tephras incandescents qui retombent dans un rayon, présentement maximum, de 400 à 700 mètres, donc sans trop de risques pour les populations circonvoisines à l'édifice volcanique. Mais les dômes de lave présentent des risques extrêmes quand ils sont de croissance rapide, comme c'est le cas pour le Popocatepelt. Ils peuvent devenir vite instables, s'effondrer et produire des coulées pyroclastiques, ou nuées ardentes, importantes et mortelles. En outre, l'explosion du 15 Mai, de faible à moyenne intensité, a créé, au centre du dôme de lave, un cratère de quelques 200 mètres de diamètre.

 

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Qu'en adviendrait-il si une explosion violente venait à ébranler le dôme en construction ? En fait, des coulées pyroclastiques, en raison de l'effondrement dôme de lave, ont été responsables des plus grandes catastrophes volcaniques dans l'histoire, Mont Saint Helens le 18 Mai 1980, Montagne Pelée, le 8 Mai 1902, etc...

 

Évolution du processus volcanico-éruptif après prise de décision d'abaisser le risque volcane au niveau Jaune phase 2.

 

En date du 8 Juin, le CENAPRED informe que « au cours des dernières 24 heures, le système de surveillance du volcan a enregistré 65 exhalaisons d'intensité basse à modérée, accompagnées d'émission continue de vapeur d'eau et de gaz avec, ou non, des petites quantités cendres, la plus importante, avec composante explosive associée, se produisant à 06h 52, produisant une colonne éruptive s'élevant à plus de 1 kilomètre de hauteur au-dessus de la zone cratérale et se dispersant, sous l'effet des vents, vers le Sud-Est ; quatre séismes volcano-tectoniques, le 07 Juin, à 11 h 28 de magnitude 1.8, et, depuis les 00 h 00, à 00 h 05 de magnitude 1.5, à 00 h 46 de magnitude 1.7 et a 08 h 31 de magnitude 1.2 ; il est à préciser qu'une incandescence, d'intensité croissante lors des exhalaisons les plus importantes, est observable dans la zone sommitale ; »

 

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En date du 9 Juin, le CENAPRED informe que « au cours des dernières 24 heures, le système de surveillance du volcan a enregistré 57 exhalaisons d'intensité basse à modérée, accompagnées d'émission continue de vapeur d'eau et de gaz avec, ou non, des petites quantités cendres, les plus importantes, avec composantes explosives associées, se produisant à 04 h 10 et 09 h 05, produisant une colonne éruptive de cendres s'élevant à plus de 600 mètres de hauteur au-dessus de la zone cratérale et se dispersant, sous l'effet des vents, vers le Sud-Est ; six séismes volcano-tectoniques, le 08 Juin, à 19 h 25 de magnitude 1.5, à 02 h 33 de magnitude 2.6, à 20 h 34 de magnitude 1.5, à 20 h 40 de magnitude 1.4, à 20 h 42 de magnitude 2.2 et à 20 h 27 de magnitude 2.5.  ; et divers segments de tremors spasmodique de haute fréquence et harmonique basse amplitude hertzienne totalisant une durée de 90 minutes ; il est à préciser qu'une incandescence, d'intensité croissante lors des exhalaisons les plus importantes, est observable dans la zone sommitale.

 

Le Centre National de Prévention des Désastres mexicain subirait-il, contre son gré, la décision prise par « le Groupe Inter institutionnel Plan Popo ? » Une certitude, le CENAPRED conclue, depuis le 07 Juin 2013, tous ses rapports, par « En conformité avec le Bulletin N° 128, publié par la Secretaría de Gobernación, le 07 Juin, le niveau Alerte Volcan Jaune Phase 3, a été changé en alerte Niveau Jaune Phase 2. », une telle formulation qualifiant le « Semáforo de Alerta Volcánica », corroborant la décision prise par l'état de Morelos « écartant toute forme de simulacre, maintenant le niveau d'alerte jaune Phase 3 pour l’État de Morelos », le laissant envisager...  

 

 

10 Juin 2013 © Raymond Matabosch

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8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 23:15

Le Popocatepelt est l'un des volcans les plus mythiques du monde. Il se prépare à rappeler, à tous, sa force. Un an après sa dernière grande éruption du 21 Avril 2012, depuis le début du mois de Mai 2013, il émet des panaches de gaz, de vapeur d'eau et de cendres qui atteignent jusqu'à 4 kilomètres d'altitude et connait des explosions et des coulées de lave de plus en plus soutenues et des phases éruptives d'intensité croissante.


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Situé à l'intersection de trois États mexicains, - Puebla, Morelos et Mexico -, et entre deux grands centres de population, Mexico 19 millions d'habitants et Puebla, 2,6 millions, sa nouvelle colère inquiète les habitants, - quelques 4,5 millions de personnes vivant dans un rayon de 40 kilomètres autour de l'édifice volcanique -, qui se préparent au pire et les villes et les villages, aux alentours, se tiennent prêts à évacuer si ordre leur en est donné.

 

Jusqu'au 30 Avril, activité normalisée pour le Popocatepelt.

 

Si l'activité du Popocatepelt a été habituelle du 01 au 30 Avril 2013, avec des émissions continues de gaz et de vapeur contenant des cendres, enregistrées quotidiennement, des incandescences, augmentant parfois en conjonction avec les émissions, sont pourtant observées, au niveau du cratère, durant la nuit.

 

D'après le Centre National de Prévention des Désastres mexicain, le CENAPRED, le 10 Avril, des panaches de gaz et de vapeur d'eau ont atteint une altitude 800 mètres au-dessus du cratère et ont dérivé Est-Sud-Est, et des panaches de cendres, s'élevant à plus de 900 mètres ont été également déportés, par les vents, vers l'Est-Sud-Est ; du 11 au 13 Avril, des panaches de gaz, de vapeur d'eau et de cendres ont culminé à plus de 500 mètres au-dessus de l'édifice vulcanien et ont dérivé vers le Nord-Est. Des retombées de cendres ont été signalées dans les villes de San Nicolas de los Ranchos, 15 kilomètres à l'Est-Nord-Est, à Huejotzingo, 27 kilomètres au Nord-Est, et dans la partie Nord de la ville de Puebla, 40 kilomètres à l'Est ; le 14 Avril une période de tremor harmonique ponctuée par deux secousses tectonico-volcaniques de magnitude inférieure à 2.0, a été accompagné d'émissions continues de panaches denses de vapeur d'eau et de gaz comportant de petites quantités de cendres qui se sont élevés jusqu'à 1 kilomètre d'altitude au-dessus de la zone cratérale et qui ont dérivé, chassés par les vents, vers le Nord-Est ; le 15 Avril, les panaches de cendres ont atteint 1,5 kilomètres d'altitude au-dessus de la zone cratèrale et des tephras incandescents sont retombés, sur une distance de 400 mètres, sur le flanc Nord-Est ; le 16 avril, des panaches de gaz et de vapeur d'eau se sont élevés sur une hauteur de 1 kilomètre et ont dérivé vers le Nord-Est et l'Est-Sud-Est ; le 24 Avril, une explosion a généré un panache de gaz, de vapeur d'eau et des cendres qui a progressé djusqu'à 1,2 kilomètres au-dessus du cratère et qui a dérivé, sur plus de 30 kilomètres, vers l'Ouest et des tephras incandescents ont dévalé, sur plus de 500 mètres, le flanc Nord ; le 25 Avril un panache dense, de vapeur d'eau et de gaz , a atteint 1,5 kilomètre d'altitude et a été déporté vers l'Ouest ; le 26 Avril, une explosion a généré un panache de vapeur d'eau, de gaz et de cendres qui s'est élevé jusqu'à 2 kilomètres au-dessus de la zone cratérale mais la couverture nuageuse a, ensuite, rendu les observations difficiles ; le 30 Avril, une nouvelle explosion a entrainé la formation d'un panache de cendres qui a dérivé vers l'Est, et éjecté des tephras incandescents qui ont tapissé sur une distance de 800 mètres. Durant toute cette période, le niveau d'alerte est resté au jaune, Phase 2

 

Évolution, du 07 au 14 Mai, de l'activité du Popocatepelt.

 

Le Centre National de Prévention des Désastres mexicain, le CENAPRED,rapporte qu'un épisode de tremor spasmodique de haute fréquence, a été détecté, sur le Popocatépetl, a commencé, le 07 Mai 2013, à 19 h 28, et s'est prolongé jusqu'au lendemain, le 8 Mai. L'augmentation des vibrations provoquées par les chocs du magma, les bulles de gaz volcaniques et les blocs solides contre les parois de la cheminée volcanique, a été accompagnée d'un panache de cendres qui s'est érigé sur une hauteur de 3 kilomètres au-dessus du cratère et qui a dérivé vers le Sud-Est, produisant d'importantes chutes de cendres sur San Pedro Benito Juarez, 10/12 kilomètres au Sud-Est de la zone cratérale émissive, San Juan Tianguismanalco, 22 kilomètres au Sud-Est, Atlixco, 23 kilomètres au Sud-Est, et dans certains quartiers de la ville de Puebla, 50 kilomètres à l'Est. Des tephra incandescents ont été éjectés du cratère et ont tapissé le flanc Nord-Est sur une distance de 500 mètres. La présence du trémor, magma remontant de la chambre magmatique, d'une durée de quelques minutes à plusieurs jours, signale l'imminence d'une éruption volcanique.

 

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A partir du 08 Mai, les explosions produisant des panaches de vapeur d'eau, de gaz et de cendres s'élevant à des altitudes comprises entre 500 mètres et 1,5 kilomètre, dérivant vers le Sud-Est et l'Est, se succèdent. Et, dès le 10 Mai, de nouveaux épisodes de tremor spasmodique de haute fréquence, entre 11 h 42 et 14 h 43, heure locale, s'accompagnent de panaches de cendres qui dérivent vers le Nord-Est l'Est-Nord-Est, et éjectent des tephras incandescents retombant, sur une distance de 500 à 700 mètres, sur le flanc Nord-Est. Des chutes importantes de cendres se produisent dans les villages sous le vent.

 

Les 11 et 12 Mai, des tremors spasmodiques et harmonique ont été détectés et il est à noter qu'une augmentation de l'activité, - flux et panaches de gaz avec petites quantités de cendres et éjections sporadiques de tephras incandescents retombant dans le cratère et sur le flanc -, au cours des deux semaines précédentes, adjointe à une intensification notoire le 12 Mai, ont incité les autorités et le CENAPRED à élever le niveau d'alerte jaune, de phase 2 à phase 3 : « Le volcan présente une activité explosive d'échelle intermédiaire à haute ; croissance et destruction de dôme ; panache de vapeur d'eau, de gaz et de cendres persistante : explosions d'intensité croissante avec éjection de fragments incandescents ; possibilité de flux pyroclastiques de moyenne amplitude ; chutes notoires de cendres dans les agglomérations voisines » et, de fait, « un accent particulier est mis sur les recommandations ; rayon de sécurité 12 kilomètres interdiction de demeurer dans ce domaine et d'accéder au cratère ; circulation contrôlée entre Xalitzintla, Santiago et San Pedro Nexapa, via Paso de Cortes ; maintenient des procédures préventives, conformément à leurs plans opérationnels, par les autorités de protection civile ; être attentif aux informations officielles diffusées. » Le niveau d'alerte « jaune phase 3 », est le stade précédent l'évacuation préventive préconisé par le niveau « rouge phase 1 ». En outre, les autorités ont mis en place des refuges et déployé des soldats et des officiers de la Police Fédérale en prévision d'une éruption plus importante. Et des capteurs volcaniques et des engins de survol aérien contrôlent le Popocatepelt minute par minute.

 

Le 13 Mai, des panaches de vapeur d'eau et de gaz ont été observés au-dessus du cratère durant les périodes de bonne visibilité. Le 14 Mai, à 09 h 56, heure locale, un événement explosif à généré un plume de cendres qui s'est élevée à une altitude de 3 kilomètres au-dessus de la zone cratérale, dérivant Nord-Est et a éjecté, se déposant sur une distance de 600 mètres sur le flanc Nord-Est, des tephras incandescents. La sismicité, avec présence intermittente de tremors harmonique et spasmodique, est restée très importante.

 

Un dôme de lave recouvrant plus de la moitié du fond du cratère sommital.


Les volcanologues, à bord d'un hélicoptère, ont observé, dans le cratère sommital du Popocatepelt, - un cratère de 400 mètres de largeur pour 600 à 900 mètres de longueur et profond de 150 à 450 mètres-, un dôme de lave, de 350 mètres de diamètre et de 50 mètres d'épaisseur, qui a connu une légère déflation suite à l'explosion matinale.


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Un dôme de lave est une structure volcanique composée d'une masse de lave dont la viscosité élevée l'empêche de s'écouler sur les flancs d'un volcan, obstruant ainsi le point de sortie de la lave. Il se forme lorsque de la lave, riche en silice, de nature basaltique à rhyolitique, et émise par un volcan, ne parvient pas à s'écouler ou de manière insuffisante. Elle s'accumule alors au sommet de la cheminée volcanique et forme une masse pouvant prendre différentes formes mais ressemblant généralement à un dôme, d'où son nom, mesurant de quelques mètres à plusieurs centaines de mètres de hauteur. Cet amas de lave ne suffisant pas à faire baisser la pression dans la chambre magmatique, il peut exploser lorsque la pression devient trop forte. Il s'ensuit, alors, une éruption explosive pouvant produire un panache volcanique et des nuées ardentes.

 

Le Popocatepetl est un stratovolcan typique qui a connu des éruptions violentes au cours de son histoire dont, dans les 5.000 dernières années:plusieurs événements majeurs : en 822AD, entre 400 et 800 BC, et autour de 3100 BC, d'énormes éruptions Pliniennes, avec des flux pyroclastiques de forte intensité et des nuées ardentes, se sont produites. Toutes les coulées pyroclastiques, sur tous les flancs de l'édifice volcanique ont parcouru des distances égales ou supérieures à 10 kilomètres : d'épais dépôts de cendres ont été dispersés, par les vents, en direction du Nord-Est, de l'Ouest et du Sud-Ouest, vers la vallée de Puebla, 50 kilomètres, la ville de Mexico, 70 kilomètres :et, durant des années, des coulées de boue destructrices, lahars, ont rempli, sur plusieurs dizaines et centaines de mètres, les vallées.

 

En 822AD, des lahars ont envahi et rempli la vallée de Puebla sur plusieurs dizaines de mètres et l'ont enterré, sous plus de 2 mètres de hauteur, les soubassements de la grande pyramide de Cholula. Manifestement, les populations, vivant dans les vallées circonvoisines au Popocatepelt, ont été massivement touchées, et les preuves archéologiques suggèrent que la ville de Cholula a été abandonné. Une éruption encore plus importante s'est produite vers environ 23.000 ans BC, quand, accompagné d'une cataclysmique éruption plinienne, tout le flanc Sud du volcan s'est effondré ou a explosé, comme Mont Saint. Helens, le 18 mai 1980, qui causa la mort de 57 personnes, détruisit 250 maisons, 47 ponts, 24 kilomètres de voies ferrées, 300 kilomètres de routes et plus de 500 kilomètres carrés de forêt, et généra un glissement de terrain qui fit passer l'altitude du volcan, en déplaçant un volume de 2,3 kilomètres cubes de matières, de 2.950 à 2.549 mètres.

 

Risques imminents d'éruption, probablement de type plinien, sous quelques jours, au minimum, ou sous deux à trois mois, au maximum.

 

Une éruption semblable à celles ci-dessus décrites, si elle se produisait, aurait des effets dramatiques sur la région environnante. Les écoulements pyroclastiques seraient un danger immédiat pour les habitants résidant dans une zone d'au moins 10 kilomètres, d'au plus 30 à 35 kilomètres de diamètre autour du volcan, ces flux anéantissant toute vie sur leur passage. Les retombées de cendres et les dépôts ignimbritiques de plusieurs centimètres à plusieurs mètres d'épaisseur, dépendraient de la direction des vents dominants. En hiver et au printemps, soufflant vers l'Est, l'Est-Nord-Est et le Nord-Est, les retombées affecteraient Puebla Valley, voire au-delà sur plusieurs dizaines de kilomètres, et, en été et en automne, les panaches de cendres dériveraient vers l'Ouest, l'Ouest-Sud-Ouest et le Sud-Ouest, et atteindraient, portant le danger, la ville de Mexico et au-delà.

 

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En outre, durant plusieurs décennies, aux saisons des pluies, comme au Pinatubo, des lahars, en raison de leur distribution à grande diffusion et de longue durée, seraient susceptibles d'impacter négativement l'économie régionale et supra-régionale sur les états limitrophes, - Mexico à l'Ouest, Puebla à l'Est et Morelos au Sud-Est-, du Popocatepelt. Enfin, une éruption de type plinien, plusieurs dizaines de millions d'habitants vivant à proximité, notamment dans les agglomérations de Mexico et dePuebla, étant directement menacés, pourrait avoir de graves conséquences. A cet effet, dans le cadre d'une conférence de presse, le directeur du CENAPRED, Roberto Quaas, hésitant sur l'imminence d'une éruption et sur son type, a déclaré que« les scientifiques n'ont aucun moyen de prédire si la roche en fusion, remplissant la chambre magmatique, sera libérée lentement ou si elle va éclater dans une puissante explosion. »

 

Alors, comme disent les mexicains, « Vaya con Dios »

 

 

08 Juin 2013 © Raymond Matabosch

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